ANITA VOLK
CinéMassacre
J’enfonce mon doigt dans ma brûlure.
*
Je veux me droguer avec tous les soleils toutes les sources avec les trains qui partent et traversent frontières villes campagnes et déserts.
Je veux me droguer avec tous les sons toutes les voix toutes les langues tous les dessins de toutes les rues et chemins.
Je veux me droguer de vie et sentir la rage la révolte le délire le désir battre mes veines.
Je veux divaguer droguer exténuer confondre mes sens,
Eveiller troubler, détraquer éclater mes objets
Je veux me droguer de toutes les lumières clair’s et obscures de l’aube.
Nos paroles sexes souffles rêves fiévreux fous furieux m’enivrent.
Je grimpe dans tes montagnes.
Les oiseaux rouges les orages les perles les éclats sauvages de ta vie me révèlent une beauté imprévisible, écorchée vive aux pics de glac’de ce monde borné.
*
Je ne veux plus être ce que je suis je veux devenir bestiale
Personne ne pourra m’atteindre je n’aurai plus ces ‘sentiments’
J’attaquerai tranquillement tout ce qui viendra à moi.
Ma trompe fera couler du cri et de la bave froide, tranquille
Déshabitée désertée j’agirai métalliquement sans .
*
Où est l’éclaircie ?
Par où s’échapper de ce Cinémassacre ?
Faut-il tout quitter ?
*
Ma face est une erreur
Ma bouche est une fissure imbécile
*
je m’éloigne
je n’attends personne
je viole ma face.
*
Etre ou ne pas être je ne suis pas ce que je suis
L’homme a toujours trouvé le moyen de s’abrutir
Lassitude
Lanssinante
UN PECARI
*
La voix de la femme africaine est sa beauté